Jean-François Vilar - Les Fous de Chaillot



Paru dans la collection "Tourisme et Polar" des Éditions Baleine (où le bon côtoie le moins bon, pour ne pas dire le pire, comme souvent avec cet éditeur), Les Fous de Chaillot consitue à notre connaissance la dernière publication en volume de Jean-François Vilar. Cela nous fait revenir en 1997 - et cela signifie qu'on est depuis treize ans sans nouvelles de cet auteur dont on a entrepris de revoir la bibliographie.
C'est un livre de commande, très court (pas même 30 pages), où Vilar s'essaie à une spectrographie littéraire d'un lieu parisien, à la fois connu et méconnu, la terrasse de Chaillot. Il évoque à cette occasion quelques-uns des moments d'histoire qui traversent son oeuvre en permanence ou presque - notamment la Révolution française et les années 30, avec la montée des fascismes. On croise Henri Langlois, Jean Vilar ou Antoine Vitez, on évoque Claude Lelouch, Jean Giraudoux ou Walter Benjamin... Au final, le texte donne une étrange impression de fouillis, de non abouti, d'inachevé, et il laissera sur leur faim ceux qui venaient y chercher l'évocation classique (touristique, littéraire, artistique... ce qu'on voudra) d'un lieu parisien. Les lecteurs de Vilar, en revanche, trouveront entre les lignes les éléments d'une histoire possible, avec ces télescopages et mises en perspective d'éléments géographiques et historiques que l'auteur affectionne.
Les Fous de Chaillot, ou le dernier roman potentiel de Jean-François Vilar.

Commentaires

  1. J'avais eu la même impression. Plaisir de retrouver le ton de Vilar et son goût contagieux des dérives affectives et spatiales, frustration devant un texte embryonnaire, ébauche d'un livre qui n'aura pas vu le jour.

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  2. Et je continue de chercher sa trace : entre les gens qui ne savent pas et ceux qui ne veulent rien dire, ça devient étrange.

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  3. Merci pour ce post. Le silence de Vilar est l'une des plus grandes pertes pour le polar à la française.

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  4. C'est triste, et en même temps, c'est dans la logique de son oeuvre, quelque part.

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