François Truffaut - Antoine et l'Orpheline


Antoine et l'orpheline est une nouvelle de François Truffaut parue dans la revue La Parisienne, le numéro 28, de mai 1955. La Parisienne est une revue créée par Jacques Laurent en 1953 et pilotée par François Sentein. Au sommaire de ce numéro, on retrouvait entre autres Roger Peyrefitte, Paul Morand, Paul Léautaud, Michel Mohrt ou Philippe Jullian.
Le texte de Truffaut, à l'époque âgé de 23 ans et pas encore cinéaste, est présenté par François Sentein comme un pastiche de J. C., à savoir Jean Cocteau. Mais, précise Sentein, "Le pastiche que nous apporte François Truffaut (...) est innocent, presque naïf, et content de l'avoir été. (...) F. T. se rappelle son "moment Cocteau" comme une convalescence où se mêlaient le souvenir d'une maladie affaiblie et et le plaisir d'une santé encore faible. Il n'en avait pas honte. (...) On aimera la générosité avec laquelle F. T. porte sans grimace un habit qu'on lui a donné et qu'il trouve à sa taille. L'imitation - l'imitation de J. C. - n'est plus ici une façon de se venger de ce qu'on a reçu. Elle donne au mot "affection" son deuxième sens, celui qui exprime l'affection qu'une génération garde à l'oiseleur qui l'a nourrie encore qu'elle entend sa voix résonner sous la Coupole"
Antoine et l'orpheline est sans doute l'unique texte de fiction publié de Truffaut (en plus de ses scénarios, bien sûr). C'est aussi la première apparition d'un personnage prénommé Antoine, qui aura la destinée qu'on sait. C'est enfin une jolie petite histoire pleine de fantaisie, de trouvailles en tout genre, dans la forme comme dans le fond, à laquelle les années ont donné un charme indéniable.
On aurait aimé la publier en volume, cette courte histoire, accompagnée de la présentation de Sentein et, s'il en avait été d'accord, d'un texte d'Éric Neuhoff (dans sa Lettre Ouverte à François Truffaut, il se demandait :"Où se procurer Antoine et l'orpheline, la nouvelle que vous aviez publiée dans La parisienne ?") On aurait aimé, vraiment. Malheureusement, François Truffaut avait semble-t-il demandé à ce que cette oeuvre de jeunesse reste là où elle est, dans les pages désormais jaunies d'une revue oubliée. Prenons quand même la liberté de scanner la première page...



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